Titre : Le Désir du désir
Scénariste : Stephen Desberg
Dessinateur – Coloriste : Dan Panosian
Éditeur : Le Lombard
Collection : Troisième Vague
Parution : Octobre 2014
Prix : 12€
Karachi, Afghanistan. John Tiffany essaye de faire comprendre aux agents de la C.I.A. que l’homme qu’ils recherchaient n’était pas le chef de file du mouvement. Le chasseur de primes sait très bien que la tête pensante est le professeur d’université aux thèses djihadistes, Memeth Barath. Comme il se veut le meilleur dans ce métier à la con (dixit Tiffany), il essaye de se vendre à prix d’or pour cette nouvelle mission. Mais les services secrets le trouvent trop cher comparativement au marché local. Des concurrents qu’il connait très bien : les Soufi Brothers, Ardi Sharif ou encore la superbe Paloma Pinto. Par un subterfuge plus ou moins honnête, il réussit à prendre la main et à encaisser le jackpot. Cependant, il doit désormais résoudre un problème de taille et répondre à une question que les récents événements l’ont obligé à repousser. Qui de Dorothy, du Pasteur Lovejoy, de Wan Chao ou de son amour Magdalena Prokoviev l’a vendu ? Un sujet épineux d’autant que la menace afghane se profile à nouveau.
Ça chauffe pour John Tiffany ! En effet, Stephen Desberg (Golden Dogs) n’hésite pas à mettre son héros dans des situations très inconfortables. Le scénariste utilise pour cela, de manière très habile, tout ce que notre actualité contemporaine peut lui apporter comme matière afin de crédibiliser son récit. Pour corser le tout, l’auteur rend John encore plus amoureux de « la pute de sa vie » mais rend cette relation impossible. En découlent de nombreux rebondissements et scènes d’action dignes des meilleures séries TV américaines. Stephen Desberg porte également un soin particulier au modelage de ses personnages. Ainsi, le passé de John et celui du pasteur Lovejoy nous sont en partie dévoilés. Quant au fil rouge de l’histoire, qui est de savoir qui a trahi le chasseur de primes, nulle réponse n’est donnée. Mais une piste pointe le bout de son nez. Une manne pour Dan Panosian (First Wave featuring Doc Savage) qui réalise graphiquement un très bon second tome où il ose une mise en couleur assez audacieuse. Le style « comics » du dessinateur colle parfaitement au récit et lui fournit ainsi toute l’énergie requise.
Le désir du désir donne vraiment du plaisir !
Stéphane Girardot
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