Titre : Ciudalia
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Frédéric Genêt
Éditeur : Le Lombard
Parution : Mai 2018
Prix : 14,45€
Benvenuto Gesufal était phalangiste dans l’armée ciudalienne sous les ordres du podestat Leonide Ducatore lors du siège de Kaellsbruck. Une période durant laquelle ses capacités d’assassin se sont révélées et lui ont permis d’intégrer la Guilde des Chuchoteurs, composée des tueurs les plus redoutés à Ciudalia, une fois démobilisé. Alors qu’il arpente la Via Mala qui l’a vu naître, son ami Welf, fraîchement rentré de sa campagne maritime et également ancien compagnon des Phalanges, le retrouve. Leur discussion est interrompue par un garçon qui remet à Benvenuto une pièce marquée de trois traits, signe d’un rendez-vous secret. Par l’entremise de Don Mascarina, il s’y voit confier un contrat qui, de prime abord, n’a rien de difficile pour lui. Cependant, il n’était pas prévu que la cible porte une cotte de mailles, soit accompagnée d’un puissant sorcier ressinien et d’un groupe d’hommes de main à trois rues de là. Dès lors, le chasseur devient la proie. Et de toute évidence, Benvenuto a mis les pieds dans une machination dont les intérêts le dépassent et où il pourrait passer de vie à trépas.
Frédéric Genêt nous sert avec Ciudalia le premier volet de son adaptation, en tant qu’auteur complet, du meilleur roman français de fantasy sorti tout droit de l’esprit de Jean-Philippe Jaworski : Gagner la guerre (Prix Imaginales 2009). Le résultat est des plus haletants et dynamiques dans la narration, et juste époustouflant graphiquement. Ceux qui connaissent l’œuvre seront un tantinet déstabilisés par le parti pris de commencer l’histoire en intégrant la nouvelle Mauvaise donne issue du recueil Janua Vera : Récits du Vieux Royaume et située en amont de Gagner la guerre. Cependant, cela a l’avantage majeur de planter le décor, de caractériser d’emblée les personnages, surtout Benvenuto Gesufal, l’anti-héros présent dans les deux récits, et de faciliter la compréhension globale pour ceux qui n’ont pas lu le livre. Pour cela, de nombreux flashbacks sont utilisés sans jamais vous perdre. Un choix judicieux et validé par le romancier qui permet à ce début de série, prévue en cinq tomes, de vous embarquer littéralement dans cet univers très riche aux réminiscences d’Italie de la Renaissance. Si le scénario régale, il en est de même pour le graphisme proposé. Le trait vif et classieux du dessinateur de Samurai, associé à une très belle mise en couleurs, est on ne peut plus à la hauteur des diverses attentes.
En regard de l’excellente qualité globale de ce premier volet, il nous tarde de lire la suite. Et en attendant, pourquoi ne pas (re)lire le roman éponyme ?
Stéphane Girardot
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