Titre : Au fil de l’eau
Scénariste – Dessinateur : Juan Díaz Canalès
Éditeur : Rue de Sèvres
Parution : Septembre 2016
Prix : 17€
Niceto et sa bande d’amis octogénaires ont trouvé un moyen d’arrondir leur retraite et de pimenter leurs jeux de cartes en revendant de la camelote dans les rues de Madrid. Bien qu’ils surveillent de près ce petit trafic, les policiers se montrent bienveillants envers eux, tout comme Álvaro, le petit-fils de Niceto. Son fils Román, légiste, est tenu loin de ces affaires, mais la découverte du cadavre d’un membre du « gang » l’inquiète. D’autant qu’un autre suit rapidement et que Niceto est troublé au plus haut point. En l’accueillant chez lui, Álvaro percera-t-il ce secret terrible que son aïeul semble garder ?
Quand le brillant scénariste espagnol de Blacksad ou Corto Maltese s’attelle seul à un album ambitieux, on ne peut rester de marbre. La curiosité de découvrir son trait a du piquer plus d’un lecteur et le résultat s’avère à la hauteur de l’attente. Pour accompagner un récit assez sombre, Juan Díaz Canalès a de plus fait le choix du noir et blanc, une technique qui ne pardonne généralement aucun défaut. Mais il faut croire que son talent naturel et la proximité de dessinateurs chevronnés a enrichi son oeuvre. Car sa maîtrise est complète et lui permet de se sortir de toutes les difficultés de mise en scène. Bien que la fin puisse paraître un peu absconse pour certains, le scénario est habile, atypique et prenant, avec ses vieillards attachants et ses laissés-pour-compte. Il nous plonge même dans les rues madrilènes de telle manière qu’on croirait les connaître depuis toujours. Un tour de force impressionnant !
En tant qu’auteur complet pour la première fois, Juan Díaz Canalès fait très fort !
Arnaud Gueury
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