Titre : Les Démons de l’asphalte
Scénariste : Olivier Quevenne
Dessinateur – Coloriste : Yann Cozic
Éditeur : Monsieur Pop Corn
Parution : Juin 2017
Prix : 12€
Un couple de prêcheurs et ses deux enfants cheminent joyeusement à bord de leur camping-car tout en chantant Dominique, nique, nique, le tube de Sœur Sourire, afin de disséminer la parole de Dieu. Alors qu’ils rentrent chez eux après avoir évangélisé une vieille dame, ils sont soudainement agressés par un groupe de motards. Heureusement, tout le monde est sauf et ils peuvent reprendre leur route tranquillement. Une fois arrivés à destination, ils constatent que le frigo est vide et, en bon chef de famille, le père décide d’aller faire quelques courses malgré les inquiétudes de son épouse à rester seule avec son fils et sa fille. Un petit laps de temps après son départ, les motards réapparaissent et encerclent leur maison isolée dans la forêt. Pourquoi un tel acharnement ? Tout simplement parce qu’ils sont les derniers chasseurs de monstres et que la bête est proche ! Mais qui sont les chasseurs et qui est réellement la bête ?
Si les premières pages des Démons de l’asphalte font sourire du fait de l’ambiance bon enfant qu’elles dégagent, la suite relève complètement du thriller horrifique. Ce changement rapide de ton dans l’histoire, qui est imposé par Olivier Quevenne, nous surprend et nous donne des frissons. Il est bien évident que cette BD, qui est la première du scénariste, constitue en soi un bel hommage aux films du genre qui commencent souvent de cette manière. Après cette séquence introductive qui nous cueille, tout s’enchaîne assez rapidement avec une chasse aux démons au rythme narratif assez soutenu. Et, pour augmenter la tension dramatique, les chasseurs deviennent les proies. De plus, les motivations à l’origine du comportement des monstres font qu’ils ne le sont plus vraiment ! Il y a comme un « transfert de monstruosité » provoqué par les comportements de chacun. De fait, l’ensemble est assez flippant, bien aidé en cela par l’interprétation graphique de Yann Cozic qui use d’un trait à la fois fin et nerveux associé à une mise en couleurs angoissante à souhait. Les cadrages, parfois audacieux, dynamisent bien le récit et vous plongent un peu plus dans cette infernale traque.
Amateur de frissons, les démons de l’asphalte vous attendent !
Stéphane Girardot
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