Dessinateur de l’une des excellentes sorties de la rentrée chez Grand Angle avec Facteur pour femmes, Sébastien Morice a accepté de répondre à nos questions lors du festival de St Malo. Quand en plus on sait que l’intrigue se déroule en Bretagne, le lieu de l’interview était donc tout à fait approprié. Rencontre.
Bonjour Sébastien, tu travailles avec Didier Quella-Guyot depuis un certain temps, on pourrait même dire que vous êtes indissociables en BD. Facteur pour femmes a-t-il été écrit pour toi, le breton d’origine ?
Il ne l’a pas écrit spécialement pour moi mais je pense avoir été le seul dessinateur avec lequel il en a parlé et qu’il savait pertinemment que ça allait me plaire. Après notre collaboration sur Papeete 1914, nous devions faire une suite qui se déroulait au Brésil, le projet est pour l’instant suspendu mais c’est à cette période que Didier m’a parlé de Facteur pour femmes. Cela m’aurait embêté que cette histoire me passe entre les doigts.
Comment est né le duo d’auteurs que vous constituez Didier et toi ?
C’est Olivier Petit qui nous a mis en relation pour notre premier album. À la base j’avais démarché Olivier Petit plutôt pour faire des couvertures de romans en tant qu’illustrateur et quand il avait vu mes dessins il m’a proposé de participer à des collectifs. Suite à cela il m’a proposé une adaptation d’une nouvelle de Guy de Maupassant qu’avait écrit Didier, c’est ainsi que nous avons débuté notre aventure commune.
L’histoire de Facteur pour femmes est-elle pure fiction ?
Il s’agit en effet d’une fiction, cela lui a juste été inspiré d’un de ses oncles ou grand-oncle qui était facteur et dont on disait qu’il avait quelques enfants illégitimes dans les environs. Il n’était d’ailleurs pas en fonction sur une île mais exerçait en région Poitou. L’idée de baser cette histoire sur une île est venue en allant visiter l’île de Bréhat je crois. Didier souhaitait implanter l’histoire sur cette île puis après réflexion nous nous sommes dits que puisque c’était totalement fictif comme histoire cela aurait été se rajouter des contraintes que de choisir une île existante sans compter que là on rentre dans des histoires d’adultère…
Le café des colonies, Petites histoires de la grande guerre, Papeete 1914 et maintenant Facteur pour femmes, vous aimez bien cette période historique. Peut-on envisager de te voir dessiner une autre époque ou celle-ci te suffit amplement ?
Justement pour notre prochain album, l’histoire se déroulera en grande partie dans les années 60 avec quelques flashbacks dans les années 1914 et 1930. Il s’agira d’une histoire familiale qui sera basée dans les Cévennes en partie puisque les flashbacks nous ramèneront en Guyane, Indochine, à Alger et on terminera en Corse.
En parlant de Café des colonies, il semblerait qu’une réédition chez Grand Angle soit dans les tuyaux, tu confirmes ?
C’est tout à fait vrai, l’album sortira en janvier. Les lecteurs auront droit à une couverture inédite ainsi qu’à une petite nouvelle illustrée qui permettra de répondre aux questions que se posaient nos lecteurs jusque-là vis-à-vis de l’héroïne. En effet, on nous demandait souvent ce qu’elle devenait car la fin de l’histoire pouvait laisser supposer une suite. Initialement cela devait être raconté au format BD mais par manque de temps je ne pourrais proposer que quelques illustrations, d’où l’idée d’une nouvelle illustrée.
Tu aimes dessiner les belles femmes et tu le fais plutôt très bien, celles-ci tiennent toujours un rôle important dans les histoires que tu dessines. Est-ce important pour toi dans le choix d’un scénario ?
Il y a pire à dessiner comme sujet effectivement, ça n’est pas pour autant un critère de choix pour les scénarios que je dessine, c’est juste le petit supplément sympathique. D’ailleurs pour changer un peu, Didier a fait le choix de ne mettre quasiment pas de femmes au casting de notre prochain album. Je vais peut-être essayer de trouver un moyen d’en mettre en avant quelques-unes (rires) mais pour cette histoire les femmes seront malgré tout un peu en arrière-plan.
D’autres projets dans les cartons ?
Didier a toujours plein de projets, je pense qu’il attend un peu avant de me les présenter mais je lui fais confiance pour la suite. Notre prochaine collaboration dont j’ai parlé juste avant devrait sortir en octobre ou novembre 2016. L’album s’intitulera L’île aux remords et sera édité dans la collection Grand Angle des éditions Bamboo.
Merci à toi d’avoir répondu à nos questions.
Propos recueillis par Nicolas Vadeau.
Interview réalisée le 23 octobre 2015.
Réagissez !
Une réponse to “Dans la bulle de… Sébastien Morice”
31 octobre 2015
ErwanYes yes yes