Initialement prévue lors du festival de Saint-Malo et malheureusement annulée, cette interview aura finalement été réalisée par le biais du net grâce à Marc Lechuga lui-même qui a tenu à répondre à nos questions. L’occasion de revenir sur les deux premiers tomes de la série Walhalla et de parler de la suite. Rencontre.
Bonjour Marc, un peu plus de deux ans se sont écoulés entre les deux tomes de la série Walhalla au point que certains lecteurs se sont un peu inquiétés. Vous menez toujours de front vos carrières dans la BD et la recherche médicale ?
En effet, je mène toujours les deux activités de front, et ce n’est pas toujours facile. Le rendement de réalisation des planches a dû s’en ressentir. Mais, à part ça, je crois que Nicolas et moi tenions à publier un tome 2 digne d‘intérêt et qui nous ressemble. Tout cela prend aussi du temps évidemment… Mais, on va mettre le turbo pour le tome 3, c’est promis.
Qu’est-ce qui vous a séduit dans cette série ? Le fait de travailler avec un scénariste tel que Nicolas Pothier, le thème de la série ou bien les deux ?
Les deux, mon capitaine ! Ce n’est pas tant le thème que la manière de le traiter. Quand Nicolas Pothier m’a proposé une série humoristique basée sur des vikings forcés de quitter leur île à cause d’un volcan sur le point d’entrer en éruption, ça m’a tout de suite plu. C’était un angle très original, à contre-courant de la plupart des BD médiévales fantastiques que j’avais pu lire ou voir. En plus, j’aimais beaucoup Ratafia et Junk, donc je n’ai pas hésité.
Quand on travaille avec Nicolas Pothier, maître du calembour, y a-t-il de la place pour apporter des idées ?
Effectivement, Nicolas est un maître du calembour, et comme je suis assez nul dans ce domaine, je me contente de faire quelques suggestions de gags ou à propos de telle ou telle péripétie. Bien sûr, Nicolas a toujours le dernier mot sur le scénario, et moi sur le dessin, mais aucun de nous ne travaille de manière cloisonnée. Ce serait assez ennuyeux et contre-productif. En plus, comme nous nous entendons bien, nous nous sentons libres de critiquer gentiment le travail de l’autre pour le bien de l’album.
Avez-vous fait quelques recherches pour créer vos personnages vikings ? Si oui, quelles sont vos références ?
Je n’ai pas eu le temps de faire autant de recherches que ce que j’aurais voulu, néanmoins, j’ai essayé de me brancher sur mon panthéon personnel des personnages et personnalités qui me semblaient proches de nos vikings. Rüdolf, par exemple, est inspiré des musiciens de glam rock des années 70-80. Les lecteurs le prennent, d’ailleurs régulièrement pour une fille. Thore et Hadorengare ressemblent de loin à Jay et Silent Bob, les personnages imaginés par Kevin Smith dans Clerks (jetez-vous sur Google, les jeunes !), Bromür à Robert Trujilo, le bassiste de Metallica. Kilt est, elle, plutôt punk parce que britannique. D’une manière générale, les points de départ sont la culture Rock et mes propres associations d’idées.
Dans ce second tome vos personnages croisent la route de Robin des bois ainsi que les personnages de cette histoire bien connue. Cela doit être marrant de revisiter un classique tout en y apportant sa touche personnelle ?
J’ai toujours rêvé de dessiner Robin de Bois, surtout sa version pas du tout réaliste, virevoltante et toujours vêtue de vert. Notre Robin n’est pas très sympathique mais j’ai beaucoup aimé m’inspirer d’Errol Flynn et détourner les scènes archi connues du film de 1938.
Nicolas Pothier a annoncé qu’il y aurait au moins trois tomes pour Walhalla et que le troisième conclurait le premier cycle. D’ores et déjà partant si l’occasion vous est donné de poursuivre l’aventure ?
Bien sûr ! J’adore la série et les personnages. Ils ont un fort potentiel sur la durée. Nicolas et moi en discutons souvent. Il y a tous les ingrédients pour en faire une longue série d’humour et d’aventure. Je ne vois pas pourquoi je m’arrêterais !
Que peut-on imaginer pour la suite ?
Rüdolf, Dahmar, Brömur et Kilt vont terminer leur voyage dans les îles britanniques. Pendant ce temps, de grands bouleversements attendent les habitants de l’île de Rvhar, liés notamment au volcan et à l’utilisation du tüb, le chaudron magique qui leur permet de regarder les aventures de leurs compagnons chargés de leur trouver une terre d’accueil…
D’autres projets BD à venir ?
Je me consacre uniquement à Walhalla pour le moment.
Merci à vous d’avoir répondu à nos questions.
Propos recueillis par Nicolas Vadeau.
Interview réalisée le 25 octobre 2015.
Réagissez !
Pas de réponses à “Dans la bulle de… Marc Lechuga”