Benoît Springer est un auteur à la bibliographie déjà bien remplie, à son actif de nombreux albums publiés chez des éditeurs tels que Dargaud, Vents d’Ouest, la Boîte à Bulles et bien d’autres encore. Il y a quelques semaines il s’est lancé, avec sa scénariste Séverine Lambour, un nouveau défi pour leur dernier projet commun : faire financer leur album érotique sur la plateforme de financement participatif Ulule. Depuis l’envoi de nos questions à l’auteur le projet a atteint son objectif primaire mais il reste encore du temps (fin de la collecte le 18 septembre) pour atteindre de nouveaux objectifs. Pour participer à la collecte de financement, ça se passe ICI. Rencontre sur ce projet encore inédit de l’auteur.
Bonjour Benoît, vous êtes un auteur expérimenté et connu pour avoir signé bon nombre d’albums dont les scénarios ont couramment été salués pour leur originalité. Avec L’Ivresse vous abordez le thème de l’érotisme, c’était quelque chose que vous souhaitiez faire depuis longtemps ?
Oui. Le corps humain a toujours été un sujet fascinant pour moi. C’est la morphologie et la façon de bouger qui caractérisent un personnage, autant que son design ou sa physionomie. J’aime également représenter des situations intenses, des sentiments forts. Il était donc inévitable que j’explore un jour la nudité et le sexe.
Vous aviez déjà collaboré à plusieurs reprises avec Séverine Lambour, qui est scénariste de ce nouveau projet. Comment fonctionnez-vous pour créer un nouveau projet ? Par exemple, qui a eu l’idée du sujet de L’Ivresse ?
C’est Séverine qui a eu l’idée de ce scénario. Nous avions l’envie commune depuis longtemps de monter un projet érotique. Séverine voulait mettre en avant le pouvoir évocateur des mots et moi, je voulais dessiner des corps. À nous deux, nous associons l’érotisme des mots à l’érotisme des images.
Pouvez-vous nous présenter en quelques mots ce qui nous attend dans cet album ?
C’est un album de 46 pages en couleurs composés de saynètes. Chaque scène évoque un fantasme d’Anna, jeune libraire. À chaque fois qu’Anna feuillette un livre, elle se laisse porter par les mots et les images. Elle « vit » alors un fantasme dans l’univers du livre qu’elle est en train de lire ; elle y est parfois seule, parfois accompagnée.
Vous qui êtes habitué à signer chez des éditeurs dits classiques, pourquoi avoir choisi le crowdfunding pour cet album ?
L’envie de tout maîtriser. Celle de pouvoir s’amuser à trouver des idées de produits dérivés, à les mettre en forme, expérimenter… autant de choses qui n’auraient pas été possibles avec un éditeur classique. Et surtout, on est en contact direct avec les gens.
Quand on fait un livre chez un éditeur, on le fait, on est payé, il est imprimé et on espère qu’il va se vendre. Quand on fait un livre en crowdfunding, l’album est déjà vendu. On a un lien direct avec nos lecteurs, on sait qui va le lire et on le fait pour eux, plus simplement pour nous.
Pensez-vous que réaliser une BD érotique aurait pu être un frein pour signer chez un éditeur classique ?
Aucune idée.
Votre projet de financement sur Ulule est en passe d’atteindre l’objectif fixé et ainsi assurer la sortie de l’album, surpris que cela arrive aussi vite alors qu’il reste encore beaucoup de temps avant la fin de la campagne ?
Le projet est maintenant financé à 100%. On espérait que ce soit un succès mais nous sommes les premiers surpris de la vitesse à laquelle ça s’est fait. Nous sommes très reconnaissants envers nos contributeurs et envers tous ceux qui ont partagé l’information auprès de leurs amis.
Mis à part les contributeurs au projet sur Ulule qui recevront l’album lorsque celui-ci sera réalisé et imprimé, comment pourra-t-on acquérir celui-ci ? Une diffusion en librairie est-elle envisagée ?
Nous allons proposer notre album en dépôt chez des libraires.
Les personnes intéressées pourront également nous le commander directement ou acquérir une version numérique.
Le succès actuel de la campagne de financement vous donne-t-il des idées pour la suite et ainsi renouveler l’expérience du crowdfunding ?
Oui. L’expérience est tellement belle que nous recommencerons certainement.
Au vu de l’engouement suscité par le projet sur Ulule, avez-vous déjà des idées de nouveaux objectifs à atteindre une fois que les 100% seront dépassés ?
Notre objectif est déjà atteint. Nous avons la somme nécessaire à la production et la fabrication du livre. Les sommes récoltées en plus nous permettront de prévoir un plus gros tirage, des cadeaux supplémentaires (comme un sketchbook ou des ex-libris) de faire le livre encore plus sereinement et de mettre en place d’autres projets.
Le site Sceneario.com propose une preview de l’album, comptez-vous communiquer à nouveau autour du projet sur d’autres médias ? Si oui, de quelle manière ?
Nous communiquerons autour du projet jusqu’à la fin de la campagne de financement sur les réseaux sociaux et les sites web. Pendant les prochains mois nous tiendrons nos contributeurs au courant de l’avancement du livre. Puis, quand il sera fini, nous contacterons la presse spécialisée BD, la presse généraliste, etc.
Une idée sur la date de sortie de l’album ?
La sortie est prévue pour début 2016.
Merci à vous d’avoir répondu à nos questions et nous vous souhaitons beaucoup de succès avec L’Ivresse.
Merci à Ribambulle pour l’interview et votre intérêt pour notre projet !
Propos recueillis par Nicolas Vadeau.
Interview réalisée le 19 août 2015.
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