Dans la bulle de… Stan Silas

Par | le 8 février 2016 |

Le troisième tome de Biguden était présenté en avant-première au dernier festival d’Angoulême, à cette occasion le public fut au rendez-vous. En effet, Stan Silas, face à ce succès, allait prolonger sa séance de dédicaces d’une heure afin de satisfaire tout le monde avant de venir à notre rencontre. Et quelle rencontre !

Stan Silas 2016

2016 © La Ribambulle

Le troisième et dernier tome de Biguden sort à l’occasion du festival d’Angoulême. Clap de fin sur cette série, alors fier de ce dernier album ?

En effet, je suis très fier et en plus j’ai écrit cette histoire en commençant par la fin. C’était celle-ci qui m’importait, donc je suis content de m’y être tenu parce que quand on écrit une fin on ne sait pas trop si on va pouvoir tenir l’idée jusqu’au bout. A voir maintenant si la fin plaira aux lecteurs.

Biguden t’a permis de mêler deux univers différents mais que tu connais bien, la Bretagne, dont tu es originaire, et ses traditions et le Japon. D’où t’es venue cette idée ?

A la base, on m’avait demandé de réaliser une mascotte pour une association qui fait des échanges entre la Bretagne et le Japon. J’ai fait quelque chose de pas du tout original avec cette petite bigoudène déguisée en samouraï. A partir du moment où elle a pris forme, je me suis dit qu’il y avait du potentiel. J’étais à cette période en train de travaillerLa Vie de Norman tout en réfléchissant à mon nouveau projet et le fait de dessiner cette mascotte a tout court-circuité. Tout s’est enchaîné hyper vite, en six mois j’avais l’histoire en trois tomes dans ma tête.

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62 pages par tome, c’est assez rare pour être noté. Pas trop compliqué à vendre comme projet face à un éditeur ?

L’éditeur m’a envoyé un contrat pour un 48 pages, je lui ai dit que c’était un 62 pages, ce à quoi il m’a répondu qu’il ne pourrait pas me payer plus cher. J’ai accepté pour que le projet se concrétise. La Vie de Norman au démarrage était un 48 pages mais normalement l’histoire du tome 1 je l’avais prévu en deux albums, mon éditeur m’avait dit qu’il ne se passait pas assez de choses dans le premier tome et du coup on a rassemblé les deux pour faire un 62 pages. Depuis cette expérience, je réalise des albums en 62 pages, c’est une mécanique qui se met en place sur chaque projet désormais. Par contre, mon prochain projet ne fera que 54 planches.

Contrairement à d’habitude tu travailles intégralement à l’ordinateur sur cette série. Vas-tu continuer à utiliser la tablette graphique à l’avenir ou comptes-tu reprendre le bon vieux crayon ?

Je travaillais en traditionnel car cela coûtait moins cher et j’ai appris à dessiner comme cela, mais en fait c’est long et plus contraignant. Quand j’ai signé Biguden chez le Groupe Paquet, la première chose que j’ai faite est m’acheter une Cintiq, j’ai gagné un temps fou. Il est vrai que c’est moins agréable que dessiner sur du papier mais on a un côté pratique qui est appréciable.

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Réaliser des BD intergénérationnelles avec différents degrés de lecture, est-ce quelque chose qui te tient à cœur dans ce travail ?

C’est naturel, je réalise des BD qui me plaisent avant de me dire que je vais plaire à un lectorat précis. Chaque album que je crée est un peu différent car, ce qui me faisait marrer au moment de les faire, je le retranscrivais dans l’album. Pour Biguden, j’avais une histoire à raconter et je ne me suis pas dit que j’allais plaire aux petits, d’ailleurs je ne pense pas que ça soit spécialement pour les enfants même s’ils peuvent le lire bien entendu.

D’ailleurs les enfants ont toujours une place essentielle dans tes récits.

C’est génial les enfants, quand tu n’en as pas (rires). En fait, pour la Vie de Norman, leur présence désamorçait plein de choses sur l’humour noir, cela permet de faire passer des choses qui n’auraient pas pu être possible avec des adultes. Dans Biguden, je n’ai pas eu besoin de ça mais la présence des enfants me paraissait attachante et finalement je n’ai pas eu le temps de développer le rôle de la mère mais je la trouve aussi importante que Biguden. Dans cette série, les enfants sont mis en avant mais il faut également compter sur les adultes.

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Peux-tu nous parler de ton nouveau projet chez Delcourt ? Il me semble que c’est un sujet un peu délicat à aborder… (rires)

Cela s’appellera Super Caca et en gros le pitch est : des enfants qui ont une imagination débordante vont dans une école spéciale où ils peuvent donner vie à une sorte d’avatar. Un des enfants de l’école va donc avoir comme avatar un Super Caca qui sent la fraise. Quand on m’a contacté pour travailler avec Davy Mourier, j’ai demandé à ce qu’il m’explique le concept et, quand il vous présente un projet, il y croit à fond et vu que Delcourt semblait également y croire j’ai accepté ce projet. C’est un travail qui sera bien différent de ce que j’ai fait jusqu’à maintenant puisque je ne serais pas au scénario. Il sera à nouveau question de jeunes personnages principaux mais pour le projet suivant, que j’ai signé avec le Groupe Paquet, je mettrais cette fois en scène des adultes. Je ne peux pas en dire plus pour le moment, c’est TOP SECRET !!! (Rires).

Ce sera peut-être plus sur un sujet dramatique ?

Je vais avoir une vraie histoire qui est finalement assez banale, des extraterrestres sont parmi nous et je ne peux en dire plus pour le moment, à part qu’il s’agira d’une série en trois tomes.

Et du côté de La Vie de Norman, une suite est-elle prévue ?

Il devrait y avoir un nouveau tome mais pour cela il faut que je récupère les droits. Tant que je ne les aurais pas, je ne pourrais pas faire la suite.

Merci à toi d’avoir répondu à nos questions.

Propos recueillis par Stéphane Girardot et Nicolas Vadeau.

Interview réalisée le 29 janvier 2016.

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Description de l'auteur

Nicolas Vadeau

Département : Eure-et-Loir Séries préférées : Les Aigles de Rome, Lincoln, Tony Corso, L’Homme qui n’aimait pas les armes à feu, Une nuit à Rome, Lastman, Mamette, Le Voyage des Pères… Auteurs préférés : Enrico Marini, Jérôme Jouvray, Wilfrid Lupano, Régis Hautière, Jim, Philippe Fenech, Bastien Vivès, Nob, Jean-Pierre Gibrat, Zidrou, David Ratte, Olivier Berlion… J’aime aussi : le sport et particulièrement le badminton, le cinéma, la musique et vivre à la campagne.

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