C’est lors de la 7e édition du festival BD de Château-Gontier que nous avons eu le plaisir de rencontrer Olivier Supiot, lequel a gentiment accepté de nous parler de son travail et de son parcours.
Bonjour Olivier. Votre travail sur la trilogie Les Aventures oubliées du Baron de Münchhausen était exposé à la Médiathèque Municipale de Cholet jusqu’au 22 décembre 2016. Pourriez-vous nous parler un peu de ce personnage « dont on dit qu’il n’existe pas, mais qu’il existe » ?
Bonjour. A propos du Baron, donc, c’est un projet que j’ai découvert étant tout petit avec les livres. D’ailleurs, il existe une des versions des albums de la trilogie avec en couverture le Baron de Münchhausen et derrière est représentée une version de L’Île au trésor. C’est une œuvre qui m’a beaucoup accompagnée lors de la conception. Ensuite, évidemment, il y a eu le film de Terry Gilliam, qui à joué son rôle. Du coup, c’est un projet dont nous avions beaucoup parlé avec Alfred, le dessinateur, mais chemin faisant je me suis lancé tout seul.
Premier tome en 2006, dernier en 2008, trois années de conception… Le Baron était-il « chronovore » ? Un projet à plein temps plus lourd que les autres ?
Chronovore ? Non, je ne pense pas, en tout cas pas plus que d’habitude. A raison d’un album par an , c’est un rythme quasiment « normal » pour un projet de ce type. Donc, voilà : c’était la première fois que j’écrivais tout seul, même si c’est une adaptation plus que libre. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit des aventures «oubliées » du Baron de Münchhausen. Jamais les aventures que j’ai dessinées n’ont été racontées dans l’œuvre d’origine. De fait, il y a eu un vrai travail de mise en place . Ce qui est bien dans ce personnage, c’est que l’on peut dire qu’il est de tradition « orale ». Puisqu’il raconte ses histoires, il peut être adapté à beaucoup de point de vue pour en faire quelque chose de nouveau et finalement moderne.
Sur le récit initial, les anecdotes sont nombreuses. Comment se repérer pour en faire une sélection ?
L’idée était de partir sur quelque chose de différent. Quelque chose qui n’était pas dans l’œuvre originale, encore une fois, tout en restant dans l’esprit du personnage. Il ne faut pas non plus oublier qu’on l’appelait « le baron du mensonge », ce qui n’est pas pour rien. Il racontait ses aventures avec une telle ferveur, ses « bobards » étaient tellement gros que finalement cela en devenait presque drôle, voir attendrissant (sourires).
Il y a un côté assez noir dans tes aventures, avec la mort omniprésente. Y a-t-il une raison précise pour cela ?
Une raison précise ? Je ne sais pas si on peut dire cela. Il y a souvent un côté très sombre dans mon travail. Quand j’écris pour les enfants, cela peut être des choses très gaies, comme pour Marie Frisson ou d’autres ouvrages jeunesse, mais il m’arrive fréquemment de m’égarer vers des choses plus noires, beaucoup moins drôles. C’est un peu mon côté « double face » (sourires). En fait, j’ai principalement envie de continuer à m’amuser en racontant des histoires, mais dans des domaines complètement différents les uns des autres. Je ne m’interdis jamais rien en me disant « je ne peux pas faire cela », sauf peut-être pour la science-fiction où je ne me sens pas capable d’écrire quelque chose qui tienne la route.
Olivier, merci infiniment pour tes réponses. Nous te souhaitons beaucoup de succès pour ton prochain album, Le Cheval qui ne voulait plus être une œuvre d’art, aux éditions Delcourt.
Propos recueillis par Joël Leroy, Frédérique Biron et Nicolas Blondel.
Interview réalisée le 1er octobre 2016
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