Titre : L’île de la jungle
Scénaristes : Nicolas Perge & François Rivière
Dessinateur – Coloriste : Casado
Éditeur : Casterman
Parution : Août 2016
Prix : 13,95€
Angleterre. Tout droit arrivé d’Australie, Benjamin Blackstone – récemment orphelin – est accueilli à la villa Ithaca, chez sa tante Patricia, par la gouvernante Mrs Tumble ainsi que son majordome de frère. Le soir, après la fête organisée en son honneur, le jeune garçon regagne sa chambre – dite la « chambre errante » – lorsque son attention est attirée par de la musique provenant de la bibliothèque. Un homme y joue du piano et l’apparition de Mrs Tumble le fait disparaitre. Le lendemain, Benjamin fait la connaissance de Charmante – qui n’est autre que la chienne de la maison – et tombe sur une peinture de l’homme qu’il a vu la veille au soir. Il apprend qu’il s’agit de Lord Schenbock, le maitre des lieux et de Charmante, et qu’il est… mort. Il comprend alors qu’il a croisé un fantôme. Perturbé, il se rend dans la bibliothèque où le spectre se manifeste une nouvelle fois à lui. Ce dernier lui révèle qu’il est bloqué à jamais dans cette pièce mais aussi qu’il est doté de pouvoirs incroyables lui permettant de voyager grâce aux livres. Ainsi débutent les aventures ahurissantes de Benjamin Blackstone !
Ce premier tome des Aventures ahurissantes de Benjamin Blackstone est la première bande dessinée de Nicolas Perge au scénario mais également de Casado au dessin. Et force nous est de constater que le résultat est des plus convaincants. Il faut dire qu’aux côtés de Nicolas Perge se trouve un certain François Rivière (Sydney Bruce, Victor Sackville, Révélations Posthumes,…) dont les qualités scénaristiques ne sont plus à prouver. Le duo d’auteurs propose donc une histoire – réellement délirante – à deux niveaux de lecture qui s’entrecroisent sans cesse. Il y a d’abord la nouvelle vie de Benjamin qui s’organise à la villa Ithaca avec ses doutes, ses questions et sa tristesse suite la disparition de ses parents. Ensuite, il y a les voyages fantastiques « en plongée » dans les livres avec Lord Schenbock et Charmante. La lecture est un très bon moyen pour voyager ou…. s’évader dans le cas du fantôme ! La métaphore ne saurait être mieux illustrée. Cette approche originale leurs donne une liberté créative où des œuvres comme Kim , Le Livre de la jungle de Rudyard Kipling , La guerre des mondes de H.G. Wells ou l’Edda de Snorri entres autres sont « mixées » avec bonheur. Cependant, il faut remettre les choses en ordre à la fin pour éviter les « paradoxes littéraires ». Mais ça, c’est l’affaire de « Schenb » ! Les personnages sont truculents à souhait et l’humour assez « british ». Casado quant à lui prend un réel plaisir à mettre en images tout cet univers. Le dessinateur réalise une prestation graphique – très agréable – dans un style personnel déjà bien affirmé où la palette chromatique utilisée – parfois audacieuse – fait son effet.
Un album, réussi et très divertissant, qui donne envie de découvrir rapidement la suite.
Stéphane Girardot
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