Titre : Comment dézinguer la Petite Souris
Scénariste – Dessinateur : Fabrice Parme
Coloriste : Véronique Dreher
Éditeur : Rue de Sèvres
Parution : Avril 2015
Prix : 10,50€
Astrid Bromure s’ennuie dans la riche demeure parentale. Alors même qu’elle est perdue dans ses réflexions survient l’inattendu : une de ses dents bouge ! Il va sans dire que cette jeune personne met bien évidemment en doute l’existence de la petite souris. S’ensuit alors un interrogatoire en règle des domestiques pour percer à jour comment procède exactement cette petite bête pour s’introduire dans les maisons sans se faire repérer. Voilà donc une excellente façon de tromper son ennui : elle entend bien démontrer aux serviteurs que ladite souris n’est qu’un mythe. Avec son imagination fertile, les idées de pièges à mettre en œuvre pour débusquer l’animal imaginaire ne vont cesser d’affluer. Seulement, un problème de petite taille va bousculer Astrid dans ses certitudes : non seulement la petite souris existe, mais en plus elle se charge de délivrer le slogan publicitaire du tout nouveau dentifrice qu’elle apporte. Pourtant, n’est-elle pas censée déposer une pièce en échange d’une dent en théorie ? Voilà qui est bien énigmatique.
Le moins que l’on puisse dire est que l’héroïne de cet album ne manque ni de bon sens ni d’ingéniosité, et encore moins de malice. Avec sa langue bien pendue et ses questions pertinentes, elle sait interroger les adultes qui l’entourent et débusquer les failles dans leurs discours. Or, s’il y a faille, il y a énigme à résoudre et par conséquent enquête à mener et plans infaillibles à monter. Astrid est une petite fille intelligente et ni les obstacles ni les rebondissements ne peuvent l’arrêter. Au contraire, plus déterminée que jamais, cela attise sa curiosité et lui fait échafauder de nouveaux plans. Avec son caractère bien trempé, ses yeux aussi grands ouverts sur le monde et son esprit critique, cela fait d’elle un personnage charismatique. Ainsi, le lecteur savoure avec délectation les raisonnements de cette enquêtrice hors-pair, qui ne saurait se satisfaire de faux-semblants. Qui plus est, comme la couverture de l’album le laisse présager, Fabrice Parme a su donner au personnage d’Astrid Bromure un visage particulièrement expressif, ce qui ajoute au côté chipie et espiègle de cette petite demoiselle. Enfin, intrigue à tiroirs, humour et situations décalées sur fond de sujet(s) de société (de consommation) sont autant d’ingrédients qui font que la recette fonctionne à merveille.
Astrid Bromure a plus d’un tour dans son sac. Alors, soyez sur vos gardes : il se pourrait bien que sa bouille, sa créativité et sa verve vous envoûte malgré vous.
Emmanuelle Pignard-Péguet
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